Sonnet pour Amarante
À mon père.
Sur ta tombe fleurie de souvenirs blessés
Dominant les ronces d’un calme et vert vallon
Muette et discrète pointe une croix christée
De souffrances stockées en célestes jalons.
Rebelles à ton repos sans fin aux yeux clos
Dans ce creux d’un exil obscur demeure sourde
Où telle l’écume l’écho silence éclos
Exfolie le signe de ton absence lourde.
Ruissellent des bruines, sodades sur les toits
Et tréfonds de nos cœurs perclus de jours sans toi
Ô l’éphéméride d’amarante regrets !
Sous ta nuque un dieu, un oreiller de pages.
Tu ne fais que dormir sur les pensées d’un Sage.
Sur ta tombe empourprée du Fils coule un filet.