Senghor sur Cabral et Pompidou
Appelons, d’entrée de pensée, le questionnement qui fixe notre objet 2 et en cela
même oriente notre marche méditative : pourquoi, ou plus exactement, « pour quoi » 3 ,
c’est-à-dire quelle est la nature, la cause, le motif et la finalité qui ont mené Senghor, le
Sénégalais, à associer , dans l’un de ses plus intimes et plus complexes poèmes 5 , Amilcar
Cabral, le Bissao-guinéen , et Georges Pompidou, le Français, tout en les dissociant et en les
opposant, à la fois, à Jules César, le Romain, et à Vercingétorix, l’Arverne (Gaulois), en
clamant son propre refus de chanter ces deux derniers ? Mais, au vrai, pourquoi une tétrade
et non pas plutôt une monade, puisque l’élégie est consacrée à Georges Pompidou, ou
encore une triade, en lieu et place ? Que dit, alors, et que veut signifier une telle tétrade de
héros ? Et, plus encore, ce qu’elle nous donne à lire de prime abord, est-ce bien ce qu’elle
veut nous dire ? Au reste, sommes-nous en présence d’une figure mathématique à dévoiler,
d’une application dissimulée de la théorie des quatre humeurs ou d’une « harmonie de Do
majeur en tétrades » dans la mesure même où cette élégie est un chant ?
La suite ci-après :