Nikolaï Ostrovski : un « romantique révolutionnaire »
En ce 29 septembre, jour anniversaire de la naissance de Nikolaï Ostrovski (29 septembre 1904-22 décembre 1936), retour sur l’engagement et l’œuvre de ce « romantique révolutionnaire ».
Cinquième enfant d’une famille ouvrière pauvre, Nikolaï Ostrovski voit le jour dans un village ukrainien alors situé dans l’Empire russe. Scolarisé très tôt grâce à ses capacités jugées exceptionnelles, il suit un parcours d’excellence jusqu’à 12 ans. Son parcours s’arrête brutalement quand il est exclu de l’école élémentaire sous prétexte de mauvais comportement. Il est alors contraint de travailler. Conscient des injustices dont sont victime les classes laborieuses dont il est issu, il choisit à l’âge de 15 ans de rejoindre l’Armée rouge et la cavalerie Boudienny. Gravement blessé au combat, il poursuit son engagement révolutionnaire par l’écriture. Il est l’auteur d’ouvrages et pièces de théâtre comme Et l’acier fut trempé. Nikolaï Ostrovski a profondément marqué son époque et est considéré comme un auteur majeur de la révolution. Il meurt en 1936 sans pouvoir achever son dernier roman Enfantés par la tempête.
Écrit dans les années 1930, Et l’acier fut trempé est le plus célèbre de ses romans. Avec le processus révolutionnaire en toile de fond, Nikolaï Ostrovski nous raconte la vie aventureuse du jeune Pavel Kortchaguine. Pavel suit le même parcours qu’Ostrovski, subissant les mêmes injustices et choisissant les mêmes engagements. Mais Et l’acier fut trempé insiste aussi sur l’importance de la culture, de l’éducation, des idées nouvelles. Pour Ostrovski, la lecture et l’accès aux livres en particulier est un élément décisif dans la formation du personnage principal. La révolution n’est pas le produit de l’ignorance : l’accès à la connaissance précède et conditionne l’émancipation.
Aujourd’hui encore, par son œuvre et son parcours, ce qu’Ostrovski exalte c’est « une sorte de mythe : celui de l’homme qui sacrifie son présent pour l’avenir de tous parce qu’il ne veut pas endurer davantage la bassesse ni la voir abîmer la vie des autres », selon François Eychart qui avait trouvé pour le décrire la formule la plus nette : un « romantique révolutionnaire ».