Manifestation du 5 mai 2013
Un beau soleil, comme un clin d’œil du temps. Il y a bien longtemps qu’il n’avait pas fait aussi beau sur Paris.
Une immense foule de manifestants rassemblée place de la Bastille, puis qui s’ébranle en cortège vers Nation. Sur des airs populaires français et latino, des orchestres animent la marche avec des chants patriotiques. Des revendications fusent. Eva Joly, fidèle à elle-même, rappelle la République. Pierre Laurent convoque les souvenirs des combats ouvriers et les solidarités internationales. Jean-Luc Mélenchon tonne contre le capitalisme sauvage, appelle la VIème République et, sur un air de Valmy, charge les promesses non tenues de François Hollande. Mais le plus important, c’est la foule qui, en cortège, trace sa marche. Le viaduc de l’avenue Daumesnil, pleins de sympathisants acclament. Mais le plus frappant, c’est le nombre de jeunes si fiers de porter des drapeaux de feu ou verts. Ils forment plus d’un tiers des manifestants. Leur nombre est une indication sociopolitique.
En défilant, je raconte à mon fils, ma première manifestation lycéenne, en 1975, contre le projet de « loi Haby ». Nous marchâmes du lycée Henri Wallon d’Aubervilliers à Paris. Pour lui, c’était la première marche. Je l’exhortais à constituer ses souvenirs et à fortifier ses convictions.
Il y a désormais deux gauches en France. L’une sociale-démocrate, organisée autour du Parti socialiste. L’autre socialisante, animée par le Front de gauche. La première est à la droite du second, qui est à la gauche du premier.