Macron : ce n’est que du vent
Les « médiocres » et les grands actionnaires ont choisi leur roitelet : Macron. Mais il n’est que du vent. Et ils veulent l’élire, en l’enflant bien plus que de raison. Bientôt, on s’en apercevra : ce n’était qu’une brise de mer, puis, le soir venu, une brise de terre. Un va-et-vient sans épaisseur ni envergure. Peu de volume. C’est pourquoi les médiocres ont échoué à tenter d’en faire une brise d’aval (qui souffle vers les sommets), parce qu’il n’est qu’une brise d’amont. Macron : un vent faible.
Un vent qui vend du vent. Avec lui, nous voilà donc ramenés au célèbre roman de Walter Scott, Le pilote, dans lequel Mertoun objecte du mauvais « bon sens » : « Tout l’univers se vend et s’achète ; hé ! pourquoi le vent ferait-il exception, si celui qui en a de bon à vendre trouve des chalands ? ».
Macron a trouvé des chalands, autrement dit des acheteurs. D’abord, les médias, chargés de la vente du produit, emballage compris. Ce n’est que du marketing politique. Mais le tambour médiatique, d’un battage inouï, assourdissant même, avec ses quotidiennes nuisances sonores, ne peut remplacer le vote des bulletins et l’universalité du suffrage. Puis, les égarés du hollando-vallsisme, ces sociaux-libéraux de « gôche », un genre hybride, sans lendemain politique.
Macron voudrait un centre gauche, alors même que, dans ce registre, François Hollande et Manuel Valls viennent d’échouer en faisant la démonstration politique que le centre gauche est impossible, quand la République est en crise profonde. Ernest Lavisse, qui ne croyait pas si bien dire, a averti : « le centre gauche n’a pas de sexe ».
Macron Président ? C’est possible, comme affichait, en 1988 (fin du premier mandat de Mitterrand), la fameuse publicité de la SCNF. Pour lors, Macron est le roi des sondeurs et de ceux que Brice Couturier a appelé les « intellectuels-journalistes » qui, chaque jour, font passer leurs lubies pour vérité d’opinion et leurs paralogismes pour raisonnements de l’opinion. Diantre ! Ils n’ont pas vu venir François Fillon ni Benoît Hamon, mais ils voient venir Emmanuel Macron.
Suspicion légitime : ce sont les mêmes instituts et les mêmes journalistes qui, hier, pour sûr, donnaient Hillary Clinton vainqueur, alors que depuis plus d’un an nous affirmions la victoire de Donald Trump. Ce sont les mêmes qui prédisaient le succès d’Alain Juppé à la Primaire de la Droite et celle de Manuel Valls à la Primaire de la gauche. Ce sont toujours les mêmes qui n’ont pas vu venir le Brexit.
Macron, ce n’est que du vent. Il n’a pas de projet de société, parce qu’il a une réelle difficulté à penser et à projeter ce qu’est la France. Un pro-jet, comme le mot l’indique, est un ensemble d’idées jeté au milieu de tous, pour être vu et discuté. Que Macron le sache, La France jamais ne fut un contrat entre personnes ou entre communautés coexistantes. Elle est, grand dieu, bien plus que cela.
Macron n’a pas de programme, parce que trop compliqué à élaborer pour lui. En effet, un programme (le grammage d’un projet) est toujours sexué politiquement. Certes, il ne suffit pas d’en avoir un. Mais en avoir est une condition nécessaire, quoique non suffisante. Il n’a pas de feuille de route. Aussi ne le suivront que ceux qui veulent engager la France sur des chemins d’aventure.
Macron a peu d’idées, parce qu’il ne sait pas en produire. Manifestement, un diplôme de philosophie ne suffit pas. Il est versatile et change d’opinion comme vont les circonstances et les humeurs. Il est en proie à une instabilité conceptuelle, qui le conduit à fortement nuancer ou à totalement infirmer ce qu’il a lui-même dit la vieille. Au reste, chacun, pour peu qu’il soit attentif, aura compris qu’il ne se prononce que sur les idées des autres candidats mais jamais n’expose les siennes. Pourquoi donc, si ce n’est parce qu’il n’en a pas.
Macron n’a pas de parti politique, mais anime un mouvement culturel fait de bric et de broc. Alors que, fait nouveau, tous les partis politiques (Les Républicains, Le Front National, le Parti Socialiste, le Front de Gauche) font des options claires et tranchées, lui, navigue en zigzag.
Prenons pari : au mieux, il devrait faire 14% des voix, au premier tour. Pour lors, sur nos tablettes (vieilles d’une trentaine d’années), il se situe à 12,75%. Il n’est donc même pas assuré qu’il soit devant Jean-Luc Mélenchon ou Benoît Hamon. Pourquoi les médias veulent-ils nous faire croire qu’il caracole en tête des sondages, au coude-à-coude avec Marine Le Pen ?
Qui plus est, si Nicolas Sarkozy entre en campagne, et dès qu’il le fera, François Fillon gagnera quatre à cinq points pour se situer entre 23% et 26%, au premier tour.
En somme, la seule possibilité pour Macron d’être au second tour viendrait d’une campagne calamiteuse de Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon, et de la neutralisation judiciaire de François Fillon. Encore que…
Macron, c’est une brise de mer. Rien de plus. Laissons donc les médias s’extasier des banalités politiques et des puérilités économiques de Macron.