Après l’incendie, une mère à la rue
Le 15 juillet dernier, un incendie ravage un magasin de vente de pneus et le logement d’une mère de famille isolée. Alors que le twitter officiel de la mairie relaye cette information, à aucun moment il n’est fait mention du drame que vient de traverser cette mère. Et pour cause, selon que vous soyez « ami » ou pas du maire, les jugements en mairie vous serviront ou vous lèseront.
Cette mère de famille s’appelle Najate Lemounes. Comment peut-on admettre le peu d’attention portée à son cas en mairie ? Un peu d’humanité n’abaisse jamais les institutions publiques.
Le 15 juillet dernier, l’incendie ravage son appartement situé au-dessus du magasin de pneus avenue Joffre. Elle a juste le temps de quitter son appartement son nourrisson dans les bras, ses autres enfants étaient absents. Elle n’est pas à l’origine du feu mais une victime. Aujourd’hui, elle est sans domicile et sa famille toujours éparpillée à quelques jours de la rentrée des classes.
Le lendemain du drame, elle se rend à la mairie pensant y trouver une parole de réconfort et une aide que tout Spinassien est en droit d’attendre. Mais, elle n’y entend aucun mot de solidarité, nulle compassion ni la moindre écoute. Le maire, lui a-t-on dit, est absent et, par conséquent, ne peut pas la recevoir. Pourtant, elle persiste, attend et après plusieurs heures, le voit sortir et l’interpelle. Il n’a pas daigné l’écouter. Son « absence » était donc un mensonge suivi d’une désinvolture. Je n’en suis pas surpris. Au reste, il aurait pu l’orienter vers un service habilité, mais il n’en a rien fait. Quel « intérêt » représente t-elle ? Aucun. Depuis cet incendie cette mère, à la santé fragile, a de nouveau été hospitalisée et son désarroi est grand.
Voyez-vous un « clan » dirige cette ville et la mésestime qu’elle a subit en est un des effets. Tout « clan » ne procède que par injustices et exclusions ou bien par préférences et privilèges. Ainsi, selon que vous en soyez « ami » ou non, vous serez traité avec égards ou mépris. Les associations locales le savent. Le « clan » n’attribue des locaux associatifs qu’à celles qui sont sous son influence. Les agents municipaux le savent aussi. Les recrutements, les promotions, les heures supplémentaires et les punitions se font sur les mêmes bases. Un vaste système d’injustices est en place, qui n’a pas de précédent sur cette ville. Combien de mères de famille, qui satisfont à toutes les conditions pour obtenir un logement, sont à la rue ou hébergées par des proches ?
Voyez l’injustice : avec une insistance répétée, il se dit que, dans l’heure qui a suivi son refus d’ accorder un relogement à Mme Najate Lemounes, au prétexte qu’il n’y pouvait rien, le maire se serait rendu au 77 – avenue d’Enghien, où des « jeunes » le sommaient de venir attribuer un logement à un jeune SDF, sous menace de tout saccager. Ainsi, sous pression, aurait-il intimé l’ordre au représentant d’un bailleur social de louer, dans les plus brefs délais, un appartement au jeune sans domicile. Tant mieux pour ce dernier. Si cette information se vérifiait , cela signifierait que le maire aurait été ferme et expéditif avec cette mère de famille désespérée, et diligent et bienveillant avec ces personnes menaçantes ? Pourquoi, sinon qu’il redoutait une émeute ? C’est donc devant l’émeute qu’il fléchit. Gilbert Bonnemaison, lui, ne se laissait pas impressionner, comme chacun le sait. Il avait conscience de sa force intérieure qui, fondée sur un caractère, l’expérience et la connaissance, lui indiquait quand et comment il devait être juste. Car, pour être juste, il faut savoir ce qu’est le juste et en avoir la volonté. Il n’en va pas de même pour le maire actuel. Sous pression, il fléchit et, en public, devint à lui tout seul une Commission d’attribution de logements. Quelle accablante gestion de la fonction de maire et des services municipaux ! Quel affligeant portrait : fort avec les faibles et faible devant les forts. Ainsi va notre Épinay-sur-Seine : y être fort, c’est être « ami(e) » du maire ou être capable pour lui de représenter une menace.
Actuellement c’est Yannick Trigance, Conseiller régional, qui entreprend des démarches pour reloger cette mère de famille.
En tous les cas, il est grand temps qu’une nouvelle équipe municipale dirige cette commune, afin que notre ville redevienne humaine, c’est-à-dire plus juste envers tous.