Insécurité à Épinay : le maire est responsable de tout
Selon la loi n° 2007 – 297 du 5 mars 2007, sur le territoire des communes de plus de 10.000 habitants, le maire est le « pilote » de tous les dispositifs de sécurité et de prévention. En effet, cette « loi en fait le responsable de la politique de prévention et de la délinquance, et […] le garant de la tranquillité publique dans la commune ». Les textes sont donc clairs. Et aucun maire ne peut se défausser sur un autre de l’état de sécurité ou d’insécurité dans sa ville. À l’échelle locale, il est en première ligne.
Au reste, tous les Spinassiens ont remarqué que le maire est peu disert sur l’état d’insécurité de notre ville. Sa revue mensuelle de propagande municipale, Épinay en Scène, n’évoque jamais les délits (vols, viols, cambriolages, arrachages de sacs, etc.) et n’adresse aucun mot de réconfort aux victimes qui, pour la plupart, sont des femmes. Ce grand silence est un aveu.
À Épinay-sur-Seine, l’insécurité est devenue structurante, pour deux raisons principales. Tout d’abord, parce que de 2001 à 2007, le maire a méthodiquement déconstruit tout le « système Bonnemaison » qui prévalait et a brisé le triptyque Prévention – Répression – Solidarité. Ensuite, il n’a pas été en mesure de remplacer ce qu’il a démantelé. En conséquence, il a créé un immense vide : l’insécurité a explosé. Ainsi, dès 2008, Épinay est la 19ème ville de France la plus violente. Depuis, notre ville a progressé dans ce triste record. Tout s’est effondré. Résultat : le maire ne contrôle plus son « territoire » ou « périmètre ».
Au vrai, ce dramatique état de fait s’explique, par les lourdes et graves erreurs personnelles du maire :
- Le maire n’a pas été capable de bâtir une « stratégie territoriale de sécurité et de prévention » au sein du Conseil Local de Sécurité (CLSPD), comme l’y engage la loi citée plus haut.
- N’ayant pas de « stratégie », il n’a pas su mettre en place un véritable « partenariat » (mutualisation des moyens de tous les acteurs institutionnels (État, région et département) et mobilisation de tous les opérateurs locaux : bailleurs sociaux, promoteurs immobiliers, transporteurs, associations, etc.).
- Sans « cercle partenarial » effectif et efficient, le maire a réduit la gestion de toutes les questions de sécurité à sa seule personne. Ainsi, a-t-il écarté son adjoint chargé de la sécurité qui n’a plus voix au chapitre et est relégué à des fonctions subalternes.
- Dans cette volonté de concentrer tous les pouvoirs entre ses mains, le maire n’a jamais associé le Conseil municipal à l’élaboration d’une « stratégie territoriale de sécurité et de prévention », alors même que la loi l’y incite très fortement pour conférer à cette stratégie une légitimité politique. C’est pourquoi, en 5 ans et plus de 55 Conseils municipaux, le maire n’aura consacré que 21 minutes aux questions de sécurité, soit une moyennes de 4 minutes par an. Il a donc étouffé le CSLPD en le restreignant à un obscur « comité de pilotage ».
En tous les cas, en évinçant de la sorte son maire-adjoint chargé de la Sécurité et tout le Conseil municipal, ce maire a introduit un vice majeur et un défaut radical dans les dispositifs de sécurité et de prévention contre la délinquance.
- Cette mauvaise « gouvernance locale » explique que le maire ait délibérément réduit à deux types d’action l’ensemble des « initiatives municipales » prévues par la loi.
Tout d’abord, s’agissant des actions dites « premières », le maire s’est contenté de la création d’une Police municipale et de la mise en place d’une vidéo-protection. Or, un tiers des agents de la Police municipale est en arrêt de travail (brimades, conflits, etc.), ce qui rend ce service quasi inefficace. Et les caméras ne fonctionnent pas. Par exemple, sur Orgemont, quartier sensible, sur onze (11) caméras seules deux fonctionnent (caméras n° 11 et n° 15).
Ensuite, quant aux actions dites « secondes » le maire les a volontairement limitées au stationnement et à la circulation, ce qui explique la course effrénée des agents de la Police municipale à délivrer des PV de stationnement, un véritable abus de pouvoir qui étonne et révolte tant de Spinassiens. Cette politique du chiffre, si absurde, ne vise qu’à justifier auprès du Préfet de l’efficacité de la Police municipale. Au demeurant, le « plan de financement », coûteux et véritable tonneaux des Danaïdes, s’élève à plus de trois millions d’euros par an (3.000.000 €) et se révèle totalement improductif. C’est de l’argent public mal employé.
De l’ensemble des considérations précédentes, il ressort très clairement que :
- Le maire n’a pas su concevoir une « stratégie » qui repose sur un diagnostic précis des causes et des effets de la délinquance dans notre ville.
- Il n’a jamais su mettre en œuvre la « prévention primaire » (politique publique éducative, sociale, de santé, de logement, de loisirs, etc.), moins encore la « prévention secondaire » (publics à risque, victimes potentielles, espaces ciblés à sécuriser, périodes) et surtout aucune « prévention tertiaire » (mesures anti-récidive et réinsertion). C’est une politique de droite.
- Il n’a jamais été capable de concevoir une « démarche structurée ».
- Il n’a pas songé à définir des « axes » prioritaires de lutte contre la délinquance.
- Il n’a ni précisé ni fixé d’« objectifs opérationnels » et aucun calendrier de résultats.
- Il n’a nullement défini des « champs d’action ».
- Il n’a jamais fait une « évaluation » sérieuse de ses échecs.
Bref, aussi stupéfiant que cela puisse paraître, le maire n’a aucun « plan d’actions » et procède à l’aveugle dans la lutte contre la délinquance, après avoir occulté toute politique de prévention.
Conclusion : en matière de lutte contre la délinquance, l’échec du maire est total et sa responsabilité personnelle est pleinement engagée, par les choix d’une politique publique de droite qu’il a faits.
C’est pourquoi, il faut rebâtir une véritable « stratégie de sécurité et de prévention de la délinquance » (CLSPD) conduite avec énergie et d’une main de fer pour éradiquer toute la délinquance locale qui, d’une part, nuit gravement à l’essor économique de notre ville, et, d’autre part, plonge les Spinassiens dans une profonde intranquillité urbaine.