François Hollande : une formule paradoxale
« Ma priorité, je l’ai dit, c’est l’emploi, mais mon cap, c’est la croissance. »
Selon cette formule, la « priorité » présidentielle, c’est-à-dire ici « l’emploi », vient avant le « cap », autrement dit « la croissance ».
Pour les théories économiques libérales, c’est une absurdité doctrinale. En effet, pour elles, c’est la croissance qui crée les emplois, et non l’inverse. Ainsi, pour la France, elles estiment qu’à partir de 2,5 à 3% de croissance, la création d’emplois dépasse les pertes ou destructions d’emplois.
Sous ce rapport, poser l’emploi comme « priorité » présidentielle, autrement dit comme ce qui, en matière de politique publique, « passe en premier » ou « précède » tout autre dispositif, c’est évidemment énoncer un paradoxe. Car, dans l’optique libérale adoptée par François Hollande, les emplois sont la résultante ou une conséquence de la croissance.
Ainsi, François Hollande eût dû dire : ma priorité, c’est la croissance, mais mon cap, c’est l’emploi. Même dans ce cadre, il devrait savoir et montrer qu’un « cap » n’est qu’une « direction vers… », et nullement une finalité ou un but. Indiquer un « cap » ne suffit donc pas. Pour toute gauche digne de ce nom, la finalité, c’est la justice sociale.
Il est grand temps que François Hollande précise la finalité qu’il poursuit.