France : trois questions politiques
Première question : comment les Français peuvent-ils se débarrasser de François Hollande, tout en évitant le retour de Nicolas Sarkozy ?
Dans le prolongement des salves dévastatrices de Patrick Buisson et des enquêtes incendiaires de Médiapart (Libye), le premier tour de la Primaire de (la) droite vient d’éliminer Nicolas Sarkozy, avec la forte participation d’une partie de l’électorat de gauche : plus de six cents mille (600.000) électeurs sur les quatre millions deux cents mille (4.200.000), soit 15% des votants. C’est inédit. C’est une leçon. Peut-être aussi un nouvel apprentissage démocratique.
Leçon apprise ?
En effet, lors du premier tour de la Primaire socialiste, il n’est plus exclu qu’une partie de l’électorat de droite vienne éliminer François Hollande qui, à présent, veut être le David (unificateur) de la gauche, après en avoir été le Jéroboam (diviseur). Si tel n’est pas le cas, alors il sera emporté, comme Nicolas Sarkozy, sa figure inversée.
Les deux Primaires serviront à tourner la page, à écarter la paire infernale Sarkozy – Hollande.
Deuxième question : comment juguler la progression de l’Islam radical, contenir les flux migratoires et renforcer la cohésion nationale ?
Force est de constater que rien n’arrête la marche des migrants. Et les guerres étrangères, coûteuses, n’ont rien résolu : le Mali est ébréché et la menace djihadiste y persiste. En Centrafrique, il a fallu se retirer, au son du tambour des scandales. La possibilité des attentats dans l’Hexagone est grande.
La France redevient, au grand jour, « la fille aînée de l’Église ». Les Catholiques sont de retour, après avoir été évincés de l’espace public. Leur revanche : défaire les candidats des Primaires et faire le prochain Président de la République.
La famille Le Pen se tient en embuscade, pour offrir le pire à la France. La confrontation avec François Fillon se déroulera sur le terrain de la droite dure : 65% des suffrages à se partager.
Troisième question : comment réindustrialiser la France, résorber le chômage et préserver la protection sociale ?
Après les canonnades fiscales de François Hollande contre les couches moyennes, puis l’escamotage social (l’explosion de la pauvreté) et la fragilisation du travail (loi El Khomri) voulu et conduit par Manuel Valls, l’horizon proposé par François Fillon, le fils putatif de Mme Thatcher, est un nuage porteur d’un gros orage : tout démanteler, par le report de la pression fiscale sur les ménages (16 milliards d’euros), la réduction drastique des effectifs budgétaires (550.000 suppressions) et la bride de la sécurité sociale (limitation drastique des remboursements), et cætera, et cætera.
Le chômage, malgré les savants expédients de François Hollande (radiations systématiques et formations fictives des demandeurs d’emploi, arrêt récent des crédits de formation, etc.), ne cesse, en réalité, de croître.
Pour lors, les Français préfèrent l’austérité promise, affichée et claironnée de François Fillon aux mollesses libérales de François Hollande, voilà le plus dramatique des bilans pour le Président sortant.
Enfin, la République revient à sa partition initiale : une vraie Droite, avec un programme sévère. Sans doute faudra-t-il une vraie Gauche, c’est-à-dire qui ne soit en rien hollandaise et vallsiste.
Aux trois questions françaises, que des réponses de peu de force.