Épinay : l’accès des femmes au sport en danger
La Division Nationale (DN) Dames de cyclisme du Club Sport Multisections (CSM) d’Épinay-sur-Seine est contrainte de cesser ses activités, faute de soutien politique et financier. Le 20 octobre 2013, les cyclistes Isabel Caetano et Audrey Artaud ont participé à leur dernière course, le contre la montre du Chrono des Nations en Vendée. Cette mauvaise nouvelle pour la ville reflète le manque d’intérêt de cette municipalité de droite et d’extrême droite pour le sport féminin.
La disparition de la DN dames de cyclisme du CSM résulte d’un manque de soutien de la ville ainsi que du vol de leur matériel (vélos) au début du mois de septembre. Ce vol, malgré la subvention de 5 000 euros accordée par Bruno Le Roux, député de Seine-Saint-Denis (PS), l’a contraint à cesser ses activités. Une nouvelle fois, le manque de soutien de l’équipe municipale aux structures qu’elle ne peut contrôler et l’insécurité grandissante sont responsables du dépérissement de la vie associative et sportive. Est-ce à cause du soutien de ce député de gauche que le maire de droite d’Épinay-sur-Seine n’a pas aidé ce club aux performances sportives pourtant excellentes ? Le maire considère-t-il que verser une subvention à une organisation achète son adhésion ou les voix de ses membres ? L’attribution des subventions aux associations montre aujourd’hui que celles-ci sont pour la mairie « moins des relais culturels que des canaux pour le clientélisme de la majorité sortante ».
Par ailleurs, bien que le maire et son équipe annoncent à grand renfort de communication, la construction d’un terrain de football synthétique pour un budget de 200 000 euros, la situation du sport et plus particulièrement du sport féminin est alarmante. En effet, à Épinay, les femmes ne représentent que 3% des licenciés sportifs qui résident dans la commune ! D’autres villes soutiennent sans relâche le sport féminin : la ville d’Enghien-les-Bains compte 28% de femmes parmi ses licenciés résidents (rappelons qu’une licence sportive permet de pratiquer un sport et de participer à des compétitions). À la lecture de ces chiffres, la disparition de la DN Dames du CSM d’Épinay-sur-Seine se révèle d’autant plus dramatique.
Pourtant, le maire d’Épinay-sur-Seine est aussi vice-président de Plaine Commune aux Sports, et soutenir les activités sportives entre dans ses fonctions. La situation actuelle du sport féminin dans notre ville montre avant tout l’incapacité du maire à mobiliser son champ de compétences et les énergies locales. Il cumule les mandats et les fonctions, mais sans vouloir agir.
Le sport est une mission essentielle que doit assumer le maire, et notamment le sport féminin. Non seulement il s’agit d’un élément central de la vie d’une ville agréable à vivre où la municipalité agit au service des citoyens, mais aussi d’une priorité pour une ville populaire. Le sport féminin fait partie de l’encouragement, pour les femmes et les jeunes filles, à une vie active, en confiance, en droite ligne de l’empowerment et du mouvement de l’émancipation féminine. La municipalité préfère privilégier au sein des centres socioculturels notamment une multitude d’activités « traditionnelles » (couture, coiffure, loisirs créatifs) qui ne peuvent suffire aux Spinassiennes qui ont aussi le droit d’être sportives.
Au fond, ce maire abandonne la ville et ses administrés. Chaque Spinassien et Spinassienne doit avoir la possibilité de s’épanouir.