Entretien avec Yannick Trigance
En prélude à la réunion publique de la gauche et des indépendants qui aura lieu le 3 juillet prochain (salle des fêtes, 18 rue du général Julien), le blog de Pierre Franklin Tavares accueille aujourd’hui Yannick Trigance. Personnalité de la gauche spinassienne et conseiller régional d’Île-de-France, Yannick Trigance est le secrétaire de section du Parti socialiste à Épinay-sur-Seine depuis 1995, et secrétaire national adjoint a l’éducation du PS.
Vous êtes secrétaire national adjoint à l’éducation du Parti socialiste. En quoi la question scolaire est-elle un enjeu crucial pour une municipalité comme Épinay ?
L’école de la République, c’est la base de tout : lorsque l’école avance, c’est la République qui grandit et chaque jeune, quel que soit le milieu d’où il vient, a le droit de réussir son parcours. A Épinay, ville extrêmement jeune, l’avenir de notre jeunesse passe d’abord et avant tout par l’école , dès la maternelle, car c’est dès la petite enfance que les inégalités apparaissent et qu’il faut les combattre pour garantir une véritable démocratisation de la réussite. La scolarisation des enfants de moins de trois ans, refusée pendant des années par l’actuelle municipalité,devrait être une priorité absolue.
La question scolaire doit donc être la première des priorités de la municipalité, mais pas de manière superficielle uniquement basée sur de la communication : il s’agit de proposer un véritable projet éducatif répondant aux besoins de nos jeunes et de leur famille.
Face à certains problèmes de locaux comme à l’école des Écondeaux, vous proposez une révision de la carte scolaire. Pouvez-vous nous en parler ?
Je suis effectivement intervenu auprès de l’actuelle municipalité afin qu’elle stoppe un projet d’agrandissement de l’école des Econdeaux qui mettait en jeu la sécurité des élèves et des enseignants mais également les conditions matérielles et pédagogiques d’enseignement. En effet, face à l’augmentation des effectifs, le maire actuel voulait installer un préfabriqué supplémentaire sur le toit d’un préfabriqué dejà existant depuis plus d’un an : c’est inacceptable.
Je suis donc intervenu pour demander, comme l’ont fait les parents et les enseignants, que ce projet soit annulé et que l’on puisse proposer aux familles des places dans des écoles du secteur qui disposent de locaux pour accueillir leur enfant. Et j’ai été entendu puisque le projet d’agrandissement a été suspendu. Je considère que la question de la carte scolaire doit être traitée dans la concertation avec l’ensemble des membres de la communauté éducative, dont les parents qui disposent de représentants élus.
Malheureusement, cette concertation n’existe plus depuis plusieurs années dans notre ville, et c’est une grave erreur car les parents sont les premiers concernés par l’éducation de leurs enfants.
Vous siégez au Conseil régional d’Île-de-France, où vous avez récemment mis l’accent sur le décrochage scolaire. Comment remédier à ce problème important dans notre ville ?
J’ai effectivement eu le plaisir et l’honneur d’être le rapporteur de mon groupe à la Région sur la question de la lutte contre le décrochage scolaire, question sur laquelle je travaille depuis longtemps. Il faut savoir que le décrochage scolaire touche chaque année plus de 20 000 jeunes en Île-de-France, que c’est un processus complexe combinant facteurs éducatifs bien sûr, mais également sociaux, familiaux et territoriaux, et qu’il appelle une réponse globale et innovante.
A Épinay par exemple, il faudrait innover dans la méthode de travail à travers une meilleure coordination de l’action de l’ensemble des acteurs engagés, la construction de passerelles supplémentaires entre collèges et lycées de notre ville et CFA et l’affirmation d’un « droit à l’erreur » en matière d’orientation. Il y a lieu également d’innover en matière de méthodes pédagogiques via une montée en charge de structures nouvelles à la pertinence reconnue par tous les acteurs, comme les micro-lycées dont nous souhaitons doubler le nombre et améliorer la répartition sur le territoire francilien. Et la ville d’Épinay pourrait jouer, avec une vraie volonté politique , un rôle majeur afin de relever ce défi qui conditionne l’avenir de notre jeunesse .