Culture : quelle ambition pour Épinay ?
Les amoureux d’Épinay connaissent l’histoire. En 1931, la ville accueillait l’un des plus grands orchestres du monde, celui du Concertgebouw d’Amsterdam, et son chef le grand Willem Mengelberg. À la pointe de la modernité, les studios sonores d’Épinay livraient ainsi l’un des premiers films musicaux de l’histoire, témoignage essentiel de l’interprétation musicale au XXe siècle.
Cette passion pour l’excellence artistique a fait l’histoire d’Épinay. On peine hélas à en retrouver la trace aujourd’hui. La santé des studios inquiète, et la vie culturelle de notre commune est exsangue. La saison organisée par la municipalité est affligeante : des chansonniers y côtoient des humoristes de seconde zone, et quelques compagnies au bord de l’amateurisme. À Épinay, l’expression « sortir » prend tout son sens : on ne reste pas dans la ville quand on veut se divertir et se cultiver.
Dernièrement, la mairie organisait des concerts en plein air à l’occasion de la Fête de la musique. On pouvait y entendre la chanteuse Leslie, le groupe The Rabeats et le rappeur Sinik. Encore une fois, un savant mélange de vedettes de second rang, courant désespérément après une célébrité que seul le maire d’Épinay paraît vouloir leur offrir. De véritables artistes, musiciens, orchestres, troupes de théâtre ou d’opéra, il n’est jamais question rue Quétigny, et dans les dépendances de la mairie, à l’espace Lumière, ou à la Maison du théâtre et de la danse.
Le cinéma, que l’on fait à Épinay, quand le célébrera-t-on ? Les musiciens, quand les entendra-t-on ? À quelle ambition culturelle les Spinassiens ont-ils vraiment droit selon leurs élus ?