Pour un hommage à Alain Resnais
Alain Resnais s’est éteint il y a quelques jours, à 91 ans. Le cinéaste, dont le dernier film, Aimer, boire et chanter sortira le 26 mars, et qui travaillait encore à un autre long-métrage, aura marqué son temps aussi bien par sa période Nouvelle Vague, avec Nuit et brouillard et Hiroshima mon amour, que plus tard dans ses jeux sur la forme narrative et dans sa recherche à l’écran d’un esprit de troupe avec ses quelques comédiens fétiches – Sabine Azéma, Pierre Arditi, André Dussolier, Lambert Wilson…
S’il avait un attachement particulier aux plateaux d’Arpajon – fermés en 2012, victime collatérale de la Cité du cinéma de Luc Besson – les studios d’Épinay accueillirent aussi le tournage des intérieurs de certains de films de Resnais. Ainsi Muriel (1963), tourné pour ses extérieurs à Boulogne-sur-Mer, et deux fois primé à la Mostra de Venise, ou encore le méconnu Stavisky (1974), avec Jean-Paul Belmondo.
C’est peut-être surtout La vie est un roman (1983) dont Épinay cultive le souvenir avec fierté dans son passé cinématographique. Premier film à réellement imbriquer les récits – ce qui aboutira à la virtuosité du diptyque Smoking / No Smoking (1993) – La vie est un roman fait aussi intervenir des parties chantées, selon le procédé qui connaîtra tant de succès avec On connaît la chanson (1997).
L’imagination inépuisable d’Alain Resnais aura marqué le cinéma, et les studios de la rue du Mont furent l’un des théâtres de son talent. Pour cela, il mérite un hommage tout particulier de la part de la ville d’Épinay-sur-Seine.