Faire respecter la laïcité républicaine à Épinay-sur-Seine
Année après année, le maire sortant d’Épinay-sur-Seine a progressivement multiplié les atteintes contre l’un des principes les plus fondamentaux de notre patrimoine républicain. La laïcité et la loi de 1905 ne sont plus qu’un lointain souvenir sur le territoire de la commune.
La laïcité à géométrie variable du maire sortant
Après avoir il y a quelques mois paradé en délégation officielle devant les caméras du Jour du Seigneur, ou encore rompu le jeûne agenouillé et pieds nus dans des salles municipales, le maire fait maintenant organiser à l’espace Lumière une célébration de l’Aïd, dont la promotion est directement assurée sur le site officiel de la municipalité. Encore une fois, l’équipe sortante tente d’utiliser la foi personnelle de citoyens, pour son propre intérêt électoral.
Cette nouvelle entorse à la laïcité à Épinay-sur-Seine rappelle combien le maire méprise la loi et l’héritage républicain. Son clientélisme communautaire, son électoralisme tous azimuts, lui font oublier les devoirs les plus élémentaires d’un élu. Mais ce n’est pas tout. Le maire de droite use d’une démagogie qu’il double de velléités de manipulation mal dissimulées. Ainsi voudrait-il faire croire à l’approche d’un nouveau scrutin municipal à son parfait respect des fidèles, quand il a semé la discorde et interféré dans l’organisation de leur culte, entraînant des conflits médiatisés jusqu’à la télévision nationale !
La laïcité : une question de principe
Le terme est tellement galvaudé, y compris par l’extrême-droite dont est issu le maire d’Épinay, qu’on a tendance à en oublier la signification et la portée. Teintés d’anticléricalisme, mais jamais d’antireligiosité, les artisans de la laïcité, avec leur chef de file le Petit Père Combes, avaient sous la IIIe République pour ambition claire la séparation des églises (et plus largement de toute influence religieuse) et de l’État. Les deux premiers articles de la loi du 9 décembre 1905 ne sauraient être plus clairs :
Article 1La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l’intérêt de l’ordre public.
Article 2La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte.
Aussi, comme l’expose Henri Pena-Ruiz, « la laïcité n’a jamais été l’ennemie des religions, tant que celles-ci s’expriment comme démarches spirituelles et ne revendiquent aucune emprise sur l’espace public ».
Mais la laïcité ne se résume pas au sécularisme, et affirmer la laïcité comme un simple principe républicain frise la simplification. Si l’État et la sphère publique se ferment aux influences religieuses, c’est aussi pour garantir l’égalité entre tous les citoyens, toutes les composantes du peuple français. La racine grecque laos désigne le peuple, uni par l’identité et la volonté commune de tous ses membres (par opposition au demos, au peuple fragmenté par ses opinions). Lorsque la France proclame la laïcité, c’est bien aussi de cohésion nationale qu’il s’agit, de son affirmation et de sa préservation.
4 règles à suivre
Pour que la laïcité républicaine soit enfin respectée à Épinay-sur-Seine, quelques règles devront s’imposer aux futurs élus de la majorité municipale, qui toutes découlent de la législation et de la réglementation en vigueur, à commencer par la loi de 1905 et par le Code des communes. Seuls des engagements clairs permettront de mettre fin aux abus et aux atteintes à ce principe si fondamental, pour réinstaurer une vision apaisée du vivre ensemble, sans arrière-pensée communautariste. Voici 4 règles prioritaires pour la prochaine mandature :
- Les cultes doivent être effectués, à Épinay-sur-Seine comme ailleurs, en toute indépendance des responsables politiques locaux, sans interférence de la municipalité dans leur organisation et le recrutement des officiants.
- En respect de la loi de 1905, devront être supprimées du budget de la municipalité toutes les dépenses ou subventions visant à financer le culte et toute manifestation à caractère religieux.
- Seuls « les édifices affectés au culte lors de la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 » peuvent accueillir le culte et autres manifestations religieuses à titre gratuit. Tout édifice appartenant à la commune et intégralement affecté à l’exercice d’un culte devra être loué ou cédé à titre onéreux aux organismes chargés de ce culte.
- Un audit des financements et subventions accordés sous la mandature précédente devra être effectué, afin de vérifier leur conformité à la loi du 9 décembre 1905 et de faire appliquer les peines prévues aux articles 23 et 29 à 36 de ladite loi.