Épinay-sur-Seine : ce que les écoliers ne doivent pas au maire
Le numéro de septembre d’Épinay en scène, revue officielle de la municipalité, consacre un dossier à l’éducation. En cette rentrée scolaire et un an avant les élections municipales, c’est l’occasion pour le maire de s’attribuer indûment le succès de mesures ne relevant pas de sa politique.
Le dossier « rentrée scolaire 2013 » présente le projet d’école numérique et l’ouverture de nouvelles classes comme résultats de la seule politique municipale. Il n’en est rien.
Tout d’abord, l’article « Au tableau… numérique » ne mentionne pas que le projet d’école numérique découle de la loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école portée par le ministre de l’Éducation nationale, Vincent Peillon. De plus, l’article n’indique pas que les villes qui s’engagent dans ce projet, donc Épinay-sur-Seine, reçoivent une aide financière de l’État. En somme, en affirmant que la « Ville s’est engagée dans un projet numérique […] », Épinay en scène, revue de droite, maquille la réalité puisque la ville bénéficie d’un projet impulsé par le gouvernement et financé par le ministère de l’éducation nationale de gauche.
Ensuite, la municipalité annonce une « vraie classe pour les moins de 3 ans ! ». Encore une fois, elle ne précise pas que cette ouverture est consécutive à la publication d’une circulaire du ministre de l’Éducation. Rappelons que le maire actuel s’y est vivement opposé pendant des années et est resté indifférent aux propositions de M. Yannick Trigance à ce sujet. En effet, ce maire a ardemment soutenu la politique prônée par Nicolas Sarkozy (réduction d’effectifs dans l’éducation) et a constamment refusé de contester les fermetures de classes dans notre ville. Chaque citoyen a la possibilité de le vérifier en lisant les procès-verbaux du conseil municipal.
Enfin, le même dossier aborde en quelques lignes le sujet de la restauration scolaire pour signaler l’ouverture d’un demi-self au sein d’une école élémentaire. Ce court article vante la qualité nutritive des aliments proposés aux écoliers spinassiens. À ce propos, la rubrique Développement durable est aussi consacrée à la restauration scolaire et fait un point sur le fonctionnement des cantines, l’introduction de produits issus de l’agriculture biologique et répète ce qui est dit dans l’article du dossier sur le même thème. Une nouvelle fois, ces articles ne rappellent pas que l’objectif de 20% de produits certifiés bio ou durables dans la restauration scolaire provient de la loi « Grenelle de l’environnement ». Il est laissé supposer aux Spinassiens que c’est la majorité municipale de droite qui fixe ces objectifs quand elle bénéficie encore une fois d’une politique nationale. Par ailleurs, traiter la restauration scolaire sous cet angle permet d’occulter tout le combat que les parents d’élèves et l’opposition locale a mené pendant plusieurs années contre cette municipalité de droite afin qu’elle se mette en conformité avec la loi et accepte tous les enfants à la cantine quelles que soient les conditions de ressource de leurs familles. En effet, jusque la rentrée dernière, le maire n’acceptait que les enfants dont les deux parents travaillent alors que l’on sait que des familles fragilisées par la crise (perte d’emplois) ne sont pas toutes en mesure de donner un repas équilibré à leurs enfants chaque jour.
Ces omissions d’informations répétées laissent à penser que la municipalité actuelle veut s’accaparer des idées qu’elle n’a pas su avoir, les politiques qu’elle ne conçoit pas et qu’elle ne finance pas. Elle veut faire croire aux Spinassiens qu’elle est inventive et active alors qu’elle applique la loi comme toutes les communes de France, à travers des mesures auxquelles le maire s’est parfois lui-même fermement opposé.